Exploitation de l’aérodrome du polygone
L’aérodrome est exploitable uniquement de jour et en conditions de vol à vue. Il est ouvert à la CAP (Circulation Aérienne Publique). Il est soumis à la réglementation aérienne définie par la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile), sous contrôle de la DSAC/NE (Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile/Nord-Est).
Les pratiques, les trajectoires, les limitations et les contraintes liées aux activités aériennes de l’aérodrome sont référencées dans la carte VAC (Carte d’Approche à Vue) émise par le SIA (Service de l’Information Aéronautique). Les usagers sont tenus de s’y conformer.
Les aéronefs basés sont des planeurs, des moto-planneurs, des avions et des ULM (2 à 4 places, voir 9 places pour l’avion de largage de parachutistes).
Ces aéronefs sont soumis à des contrôles et des révisions périodiques dans des ateliers certifiés par des mécaniciens agréés, selon des programmes validés par l’OSAC (Organisme pour la Sécurité de l’Aviation Civile). L’OSAC assure les contrôles et les vérifications pour la délivrance des documents relatifs à la navigabilité des aéronefs dans le respect des réglementations européennes émises par l’EASA (Agence Européenne de la Sécurité Aérienne).
Les aéronefs disposent d’un CEN (Certificat d’Examen de Navigabilité) validé chaque année par les autorités et qui autorise leur exploitation (notamment en terme d’émissions sonores et polluantes).
Les émissions sonores
Les aéronefs motorisés disposent d’un CA (Certificat Acoustique) qui atteste du respect des normes d’impact sonore. Ce certificat est complété par un classement CALIPSO qui a pour objectif de mettre à disposition des données objectives relatives au bruit émis par les avions légers et permet :
- de résumer le bruit que produit l’avion en situation réelle de vol,
- d’évaluer le bruit perçu par les populations riveraines des aérodromes,
- de révéler, par comparaison des performances, le gain des dispositifs atténuateurs de bruit.
Les aéronefs basés sur l’aérodrome sont classés dans les catégories inférieures à 60 dB (Le bruit maximum d’une conversation se situe à 68 dB, valeur qui constitue la base de l’outil de classification). Pour la circulation automobile urbaine cette valeur est en moyenne de 65 dB.
Les émissions de CO2
Les aéronefs exploités sur l’aérodrome montrent une valeur moyenne d’émission de CO2 qui s’élève à 270g/km par aéronef. Les émissions moyennes de CO2 du parc automobile français sont de l’ordre de 115g/km par voiture. Pour les 14 avions basés sur l’aérodrome on peut donc indiquer un impact équivalent à une trentaine de voitures pour quelques centaines de pratiquants.
L’aérodrome du Polygone, avec ses 75 hectares, est la dernière grande prairie naturelle de l’Eurométropole de Strasbourg. Cette zone verte, non marchée, ne recevant aucun pesticide, serait-elle restée ce sanctuaire de biodiversité si elle n’avait pas été utilisée depuis plus d’un siècle par l’aviation ?
La réponse est évidemment non. Compte tenu de la pression foncière que connaissent nos métropoles, elle aurait depuis longtemps suivi le sort des autres prairies de l’Eurométropole, c’est-à-dire sa disparition pure et simple à travers son urbanisation.
La quasi-totalité des émissions de CO2 évoquées plus haut est captée et stockée par cette prairie entretenue toute l’année par les associations basées qui en prenne le plus grand soin depuis des décennies.